Le premier ministre, au sujet des stratégies de campagne du candidat à la primaire PS François Hollande, qui mise sur la "normalité" :"Quand vous avez quelques jours pour stopper la spirale de tout un système économique et financier qui part en vrille (...) quand vous décidez de passer de l'ultimatum au déclenchement des opérations militaires en Libye, quand vous devez résister à plusieurs centaines de milliers de manifestants qui réclament l'abandon de la réforme pourtant vitale des retraites (...) quand vous êtes au centre de tout cela, eh bien, vous ne pouvez pas et vous ne devez pas être l'homme du quotidien", a fait valoir M. Fillon. (Tiré d'un article du monde).
Comme quoi on constate tout de même, de loin en loin, quelques désaccords entre socio-libéraux et libéraux-conservateurs. Et en l'espèce, la nature du président de la république, qui peut être, selon les goûts :
- Un porte-parole, semblable à ses électeurs, primus inter patres à qui l'on délègue une partie de l'exercice d'un pouvoir qui ne lui appartient pas, sous le contrôle (au moins théorique) de ceux qui lui ont donné ledit pouvoir. Il est alors juridiquement égal à ses concitoyens, et doit (ou devrait) pouvoir être démis de ses fonctions si ceux-ci, volages, changent d'avis.
- Un chef, un homme de poigne, meilleur de tous - en partie parce qu'on l'a choisi, mais surtout parce qu'il est parvenu à s'imposer. Capable d'affronter toutes les situations, il façonne l'Histoire comme si c'était de l'argile, et guide le peuple, à qui il ne doit rien - ce serait plutôt l'inverse d'ailleurs, mais les Français, on le sait, sont ingrats. Du reste, le peuple, il s'en fiche, puisque lui travaille pour la Nation.
En fait, dans ces phrases un peu faciles du premier ministre, il y a plus que dans la soupe habituelle dont on fait les discours politiques. Il y a un clin d'œil à une vieille question du XIXème, opposant républicains et monarchistes, qui n'a jamais été résolue.
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