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jeudi 24 avril 2014

Phylis, tout est foutu, je meurs de la vérole


Phylis, tout est foutu, je meurs de la verolle,
Elle exerce sur moy sa derniere rigueur :
Mon vit baisse la teste & n’a point de vigueur,
Un ulcere puant a gasté ma parole.

J’ay sué trente jours, j’ay vomi de la colle ;
Jamais de si grands maux n’eurent tant de longueur :
L’esprit le plus constant fut mort à ma langueur,
Et mon affliction n’a rien qui la consolle.

Mes amis plus secretz ne m’osent approcher ;
Moy-mesme, en cet état, je ne m’ose toucher.
Philis, le mal me vient de vous avoir foutue.

Mon Dieu ! je me repans d’avoir si mal vécu,
Et si vostre courroux à ce coup ne me tue,
Je fais voeu desormais de ne foutre qu’en cul.



Théophile de Viau, 
sonnet extrait du Parnasse des poètes satyriques, Paris, 1622.

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