Rechercher dans ce blog

mercredi 12 octobre 2011

Ils n'en ont probablement pas conscience

Un article du Monde :

[[ Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Envoyée spéciale - Deux jours après le premier tour de la primaire socialiste, mardi 11 octobre, Jean-Luc Mélenchon se frotte les mains. "Je ne pensais pas que la semaine serait aussi favorable: nos positions ont été désenclavées et nos mots ont été portés par d'autres", se réjouit le candidat du Front de gauche, en soulignant la percée d'Arnaud Montebourg (17,2% des voix).

"Que pouvait-il m'arriver de mieux ? jubile-t-il. Cette séquence politique est fascinante : elle a déplacé le curseur de mon côté et en a fait un enjeu de la primaire." "Que les socialistes n'en tiennent pas compte, c'est leur problème, souligne-t-il. Moi, je représente autre chose." Une petite musique que le député européen, qui se situe dans les derniers sondages entre 7 % et 9 % des intentions de vote à la présidentielle, est décidé à faire entendre. En commençant par Brive-la-Gaillarde, où il était en campagne ce mardi.

Cette terre corrézienne, celle de François Hollande, patron du conseil général, M. Mélenchon "ne l'a pas choisie par hasard". "Le Limousin, c'est l'endroit où il fallait être aujourd'hui ! Et comme d'habitude, dès que je me rends quelque part, les autres viennent aussi", lance-t-il, en référence à Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, tous deux en déplacement dans le département voisin de la Creuse.

"GAUCHISTES"

Au programme de la journée, manifestation contre l'austérité et meeting en soirée. Occuper le terrain, notamment social, pendant que les socialistes finissent de "régler leur problème de leadership". Et à ceux qui l'accusent de faire de la récupération, il répond : "J'ai toujours été dans les manifestations. Imaginez que je ne sois pas venu, qu'est-ce qu'on aurait dit ! C'est à ceux-là qu'on a des réponses à apporter. Ce qui est clair, c'est que des socialistes, dans la manifestation, il n'y en avait pas!"

"Face à la droite, il y a une autre gauche que celle qu'incarne le PS", martèle-t-il. Martine Aubry et François Hollande ? "Même poil, même bête ! Montebourg va leur enfoncer la tête dans le seau : ils ont commencé la primaire avec une course à l'austérité, ils vont la terminer déguisés en gauchistes", veut croire l'ancien socialiste.

Proche du député de Saône-et-Loire qu'il avait chaleureusement accueilli à la Fête de L'Humanité en septembre, M. Mélenchon avait même glissé sur son blog qu'il en ferait "volontiers son premier ministre".

Sans y être invité, le candidat du Front de gauche s'est donc permis de répondre mardi à la lettre que M.Montebourg a envoyée aux deux finalistes de la primaire. Protectionnisme européen, mise sous tutelle des banques, VIe République : trois thèmes, sur lesquels le député de Saône-et-Loire demande des engagements, "qui sont très proches du programme du Front de gauche", souligne M. Mélenchon. Et de conclure : "Vous avez aimé Montebourg à la primaire socialiste ? Vous allez adorer Mélenchon à la présidentielle !"

RaphaëlleBesse Desmoulières ]]

Formidable exemple de construction journalistique. Le corps de l'article est constitué de citations de M. Mélenchon ; la seule information apportée en propre par la journaliste est le montant du crédit attribué par les sondages au candidat Mélenchon (sans que l'on voit, du reste, le lien entre cette information et celles contenues dans le discours du candidat).
Le reste n'est qu'enrobage. Mais quel enrobage ! Le candidat du Front de Gauche, bolchévique tapis dans l'ombre, "se frotte les mains" et "jubile" des malheurs de la social-démocratie. Pervers, il distille dans le débat politique sa "petite musique", et autoritaire comme chacun le sait, il ne parle pas, mais "martèle" et "lance". Grossier et mal-élevé, il s'exprime sans lever le doigt ; mais M. Copé attend-il d'"y être invité" pour "se permettre" de faire des commentaires sur la primaire socialiste ? Heureusement pour nous, ce fou n'a aucune chance, et même s'il "est décidé à faire entendre" ses inepties et "veut croire" à sa bonne fortune, les sondages, utilement rappelés, le vouent aux gémonies.
Toute cette partialité et ce mépris, ceci dit, s'explique peut-être très bêtement par un réflexe inconscient de classe : madame Rapaëlle Besse Des Moulières craint sans doute, si Mélenchon était victorieux, de ne pas pouvoir sauver aussi bien son poste demain que sa famille n'a pu sauver sa particule hier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire