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dimanche 15 septembre 2013

Le capital au XXIe siècle

Le compilateur verse dans les mondanités en faisant la promotion du nouveau bouquin de Thomas Piketty : Le capital au XXIe siècle. L'auteur s'est amusé à construire des séries portant sur la rentabilité du capital, le niveau des salaires et le volume de la production dans une quinzaine de pays sur un peu plus de trois siècles.
Le résultat de ses observations est que la configuration normale du capitalisme est l'articulation entre un taux de croissance faible (entre 1 et 2 % par an), une rentabilité du capital forte (entre 6 et 8 % pour les capitaux un peu volumineux) et des salaires qui progressent assez lentement. Dans cette configuration, sauf accident, il n'est pas possible pour un capitaliste entrant nouvellement dans le jeu de constituer une fortune supérieure à celles qui s'héritent, pour la raison que ces dernières s'accroissent d'elles-mêmes à un rythme rapide. A fortiori, les travailleurs ne peuvent espérer constituer un capital par l'accumulation d'une part de leurs salaires, pour les mêmes raisons.
Rastignac, un mec
assez "configuration
normale du capitalisme"
Les écarts de richesse s'accroissent donc mécaniquement par la simple application continuelle de taux de rentabilité forts sur les fortunes importantes, laissant loin derrière tous ceux qui n'ont hérité de rien, quoi qu'ils fassent.

Le milieu du XXe siècle a constitué une parenthèse historique singulière, faite de taux de croissance forts et d'une rentabilité du capital moindre. Piketty y voit deux raisons : la destruction massive des capitaux venus du fonds des âges par les deux guerres mondiales, d'une part, et une croissance forte, d'autre part, liée en Europe au rattrapage vis-à-vis des États-Unis d'Amérique, et plus généralement, au progrès technique. A partir des années 1970 / 1980, les capitaux se sont progressivement reconstitués et la croissance a ralenti, ramenant ce capitalisme mutant ("fordien", "tempéré" ou "de compromis") à sa configuration historique normale : le règne des héritiers. Ouf.

Piketty cause de tout ça dans son bureau, sur le plateau de Médiapart et aussi un peu à "défis".

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